Cette installation de solive de 80 m2 ressemble évidemment à une maison de poupée géante qui regarderait dehors et dévoilerait ses secrets. Ouverte à la vue des passants, dès le lever du jour, la maison-scène décline cette proposition artistique d’« habiter », en toute transparence et dans l’espace public. C’est un lieu de vie et non un décor, un espace privé mis en commun et en public, pour un spectacle performance au long cours.

Au fil de la journée s’animent les cinq modules correspondant aux usages minimaux d’un habitat (salon, cuisine salle à manger, chambre, salle de bain, toilette), au gré des mouvements du mobilier et des rituels quotidiens des sept performers. Sans rendez-vous précis, le spectateur s’arrête, observe, repart et revient, découvrant le spectacle de cette maison autour de ses mouvements et de ses immobilités. Et de quelques saynètes (un bain moussant, la préparation d’un repas…) se jouant frontalement de l’inversion des rapports homme/femme. Le seul rendez-vous fixe se fera au coucher du soleil, quand la maison s’éclairera avec un ballet familial, autour du visionnage d’un match de foot ou d’une dancing party…

Dans ce quotidien qui souvent se détraque, la danse s’immisce par petites touches poétiques, ludiques et loufoques, au cœur d’une utopie collective et quotidienne trans-générationnelle pleine d’humour et de finesse.