Edito
Dimanche 8 juillet 2018, 17h15, Parc du Thabor.
Les premiers spectateurs arrivent et prennent place devant l’espace où sera donnée l’ultime représentation de No Regret par la Compagnie Le Geste qui sauve.
Nous sommes à 45 minutes du début de la représentation.
Ce sont environ 500 spectateurs qui viennent finalement assister à ce moment particulier.
Le spectacle débute en silence, avec seulement une interprète devant ce parterre attentif.
La voix d’Edith Piaf et son « Non rien de rien… » commencent à résonner dans les allées du Parc du Thabor.
Deux autres interprètes rejoignent la première et l’on comprend alors que la performance prend la forme d’une chorégraphie en langue des signes.
Soudain, dans le public, 70 personnes se lèvent, rejoignent les trois artistes et signent, elles aussi, la fin de la chanson.
Fin de la performance, fin du festival, 45 minutes d’attente, 7 minutes de spectacle, une standing ovation et des yeux rougis par une émotion palpable!
Au final, un moment rare, furtif, exigeant, tenu, joueur, nourri par la complicité des « gens » conviés ce jour-là. Un moment qui résume absolument cet esprit des Tombées de la Nuit que nous défendons et continuerons a défendre encore.
Le conseil d’administration et l’équipe des Tombées de la Nuit – Janvier 2019
Plus que spectateurs, complices
La place de l’habitant-spectateur est au centre des préoccupations de l’équipe des Tombées de la Nuit. Il s’agit de réfléchir au lien entre l’oeuvre, le contexte et le spectateur, de ne pas laisser ce dernier en retrait. La question sans cesse posée : jusqu’à quel degré peut-il interagir, participer ? Nous favorisons le pas de côté, le regard décalé et cherchons à comprendre l’autre, à aller saisir sa singularité. Intégrer l’habitant à l’acte créatif, dans nos projets participatifs, ne signifie pas uniquement de faire pour un public toujours plus large, mais de faire avec des habitants toujours plus impliqués.
Le premier bal de l’amour
Pour le grand bal du réveillon de la Saint Sylvestre, 10 intrépides musiciens du collectif du Love Bal ont invité 35 chanteurs amateurs à se succéder sur la scène du Liberté. Un partage inoubliable.
Y a la foule ! À Rennes, les musiciens de l’orchestre du Love bal ont fait pétiller les premières heures de l’année. Dans la salle du Liberté, 5000 spectateurs ont dansé jusqu’à 5h du matin. Et applaudi un bal du réveillon où, pour la première fois, 35 Rennaises et Rennais se sont faufilés sur scène. Tous chanteurs amateurs, divas d’embouteillages ou de salle de bains, ils ont répondu à l’invitation des Tombées de la Nuit pour chanter un tube dans l’immense salle, entourés des professionnels. Magie du nouvel an ? L’effet a dépassé, de loin, celui d’un karaoké géant.
Y a d’la joie ! Dans la salle, chaleur, adrénaline et grain de folie. « J’ai trouvé cela réjouissant, raconte une spectatrice dans la foule. Du fait du mélange des personnes présentes : âges, tenues, habitants de quartiers différents se sont côtoyés. Et à cause de la bonne dose d’autodérision des habitants sur scène, du groupe et du public ». Christophe, chanteur amateur, sourit : « C’était décalé comme je l’aime ».
Y a du coeur ! Le public aurait pu s’offusquer devant les notes approximatives ou les gestes maladroits des apprentis chanteurs. « Au contraire, il y avait une écoute plus attentive lorsque les invités montaient sur scène. Les spectateurs semblaient en empathie totale, présents à ce qui se passait sur le plateau. C’était très beau à voir », raconte Marion Poupineau, responsable des relations avec les publics aux Tombées de la Nuit. « On ressentait l’envie des personnes sur scène et leur sincérité », confirme une spectatrice.
Y a du lien ! Sur scène, les habitants se sont donnés à fond pour participer à cet élan collectif. « J’ai un peu serré les dents, mais ça en valait vraiment la peine », avoue Anne. « L’énergie et l’engagement sur cette scène étaient un bonheur à regarder », ajoute Christophe. Derrière cette aventure qui pourrait paraître simple, les moteurs sont puissants : faire communauté, se dépasser, porté par un orchestre aussi drôle que généreux. Oser partager sans être jugé, goûter le plaisir d’être simplement soi, de donner et de recevoir à grande échelle.
Y a de l’élan ! Tout était réuni pour créer l’exception. « Nous avons reçu des retours des participants pendant des semaines après l’évènement, témoigne Marion Poupineau, disant que la soirée leur a donné une énergie folle ». « Émotionnellement extraordinaire » pour les uns, « Remplissant le corps et l’esprit » des autres. « Ça m’a donné envie de progresser avec ma voix et de tenter des concours de chant, s’enthousiasme Damien. Merci de m’avoir donné confiance en moi. »
Photo : Le Love Bal © Benjamin Le Bellec
Leur folle journée aux Tombées
Sophie, Guillaume, Danièle et Yves sont sourds ou malentendants. Début juillet, en une journée au festival, ils ont participé à une performance, assisté à un spectacle traduit en LSF (langue des signes français) et… dansé !
10h. Place Hoche, répétition sous le soleil. Guillaume et Sophie, malentendants, enchaînent les gestes proposés par Liévine Hubert, pour sa performance No Regret. Tous deux font partie des 70 habitants complices qui surgiront du public, ce soir, pour exécuter une chorégraphie autour de la comédienne, sur une chanson d’Edith Piaf. « On a participé à un atelier pour apprendre les gestes, explique Guillaume, implanté d’un appareil auditif. J’avais peur de mal faire. Mais ça ressemble à la LSF. » Sophie est très enthousiaste : « C’est bien de sortir. On découvre de nouvelles choses, on vit des expériences uniques. »
12h. Danièle, qui s’exprime en LSF, les rejoint au Thabor pour assister au spectacle Thinker’s corner. Derrière des stands, trois comédiens munis d’oreillettes et de micros relaient la parole de penseurs, comme des conférences philosophiques de poche. Auprès des comédiens se tiennent des interprètes en LSF. « Chaque année, nous réfléchissons aux spectacles que l’on peut rendre accessibles à différents publics », explique Marion Poupineau, responsable des relations avec les publics aux Tombées de la Nuit. L’interprétariat est un outil parmi d’autres. « Les artistes sont toujours très partants, car peu de structures le leur proposent. Et cela peut même enrichir leur projet. »
Dominique Roodthooft, metteuse en scène de Thinker’s corner, confirme : « Regardez l’interprète LSF à côté du comédien, qui interprète déjà un penseur : cela renforce notre proposition. Les spectateurs, même entendants, ont intérêt à regarder les deux. » Le but de Thinker’s corner est « de faire accéder les gens à des choses pour lesquelles ils pensent qu’ils ne sont pas faits, comme la philo ». Une personne malentendante aurait pu se dire la même chose d’un spectacle basé sur la parole… Danièle en sort enchantée : « J’ai entendu des choses très justes sur le collectif, la différence, la tolérance. »
17h. Devant le public, Sophie et Guillaume signent, au son de «Non, rien de rien…». « C’était sublime, raconte Sophie, qui écoutait cette chanson, avant. « C’est ma politique de vie à moi aussi : laisser le passé de côté pour vivre pleinement le présent. Et puis ce mélange, nous tous, c’est beau », sourit-elle en montrant les familles, les retraités, les jeunes d’un foyer et ceux d’un hôpital psychiatrique qui participent eux aussi à la chorégraphie.
20h30. Place Saint-Germain, Yves (79 ans), Sophie et Guillaume se laissent porter par l’élan du spectacle Vendredi. Ils dansent avec la foule. « C’était une seule journée, mais c’est beaucoup plus, résume Béatrice, travailleuse sociale à l’Urapeda, qui les a accompagnés toute la journée. C’est un message : même des malentendants ont leur place dans des performances participatives ou comme spectateurs. Et c’est une dynamique, qui les pousse à continuer à être curieux. »
Photo : No Regret © Le geste qui sauve
Transportés au temps des Mousquetaires
Sur le grand escalier du Collège-Lycée Saint-Vincent Providence, à Rennes, les comédiens et metteuses en scène du collectif 49 701 n’en finissent pas d’être applaudis. Pendant sept heures (!), ils viennent de transporter le public dans une folle représentation des 3 Mousquetaires, version série télé et en extérieur.
Résumé des épisodes précédents : Aïno, Jeanne, Lucien et Clovis sont venus voir Les 3 Mousquetaires [La Série] avec leurs parents. Assis sur les tabourets qu’on leur a donnés à l’entrée, ils ajustent leurs casquettes et leurs sacs à dos, comme en sortie scolaire. Après la saison 1, les enfants en redemandent. « Quand on est au théâtre et qu’on reste assis sans bouger, des fois c’est long, avouent les filles. Là, c’est bien parce qu’on change d’endroits tout le temps. On est dans une cour, après on va dans un stade pour le duel. C’est comme si on était dans l’histoire. Ça va vite, on ne peut pas s’ennuyer. » « Il y a de l’humour toujours au bon moment, ajoutent les garçons. Et puis les acteurs, ils jouent plein de rôles à la fois, c’est trop bien. »
Résumé des épisodes précédents : Des pétards, des fumigènes, des feuilles de salade qui volent ! « Suivez-moi! Suivez-moi! » : une actrice presse les spectateurs à venir se protéger des mousquetaires qui mettent le feu à l’hôtel de La Trémouille. Aurélien et Maéva s’exécutent : c’est leur premier spectacle avec Les Tombées de la Nuit. « C’est fou de reprendre ainsi un classique de la littérature : à la fois attaché et détaché du texte, admire Maéva. On est au même niveau que les acteurs, comme à égalité. Si proches qu’on capte l’intensité de leurs regards, de leurs gestes : ça donne des frissons. » « La mise en scène s’approprie complètement le lieu : on est au coeur des scènes, comme si on en faisait partie, poursuit Aurélien. On est tous ensemble, c’est une petite aventure humaine : je voudrais que ça dure toute une journée ! »
Résumé des épisodes précédents : À l’entracte, Stéphane et son fils grignotent. Le petit est fatigué, il ne comprend pas tout : ils vont rentrer. Mais au début de la saison 3, quand le cardinal de Richelieu fait son apparition, ils sont toujours là. Happés jusqu’à l’épilogue. « C’est canon ! Brillamment joué ! Les acteurs surgissent parfois d’une voiture, parfois d’une fenêtre : on est en immersion totale, admire Stéphane. On n’est jamais placés au même endroit, mais toujours au bord de l’action. Ça dépasse largement le théâtre. Cette forme donne aux artistes une liberté de création, leur permet un grain de folie. Et pour nous, spectateurs, c’est comme un voyage tous ensemble : ça crée un lien. »
Résumé des épisodes précédents : Il fait nuit maintenant. Yann a enfilé un pull sans détacher ses yeux des acteurs : « Leur présence et leur intensité sont incroyables. On se sent tout proche d’eux, en interaction. Alors on vit l’action beaucoup plus fort dans notre corps. Comme on n’a plus les codes d’une pièce de théâtre habituelle, on perd un peu nos repères. C’est ça qui est super. On devient plus vulnérables mais donc plus ouverts, plus disponibles, plus sensibles à ce qui se passe devant nous. On s’implique. On est vivants. »
Photo : Les Trois Mousquetaires © Nicolas Joubard
Ville en jeu
Aux Tombées de la Nuit, la réalisation d’un projet implique la prise en compte du contexte, du lieu où il se joue. En jonglant avec l’espace, en s’inspirant ou en détournant le territoire, l’art y prend d’autant plus de sens. Nous souhaitons réorienter, poétiser des lieux de la vie quotidienne pour mieux extraire « la culture de sa tour d’ivoire ». C’est la question fondamentale de la présence de l’art dans l’espace public, et pour les habitants, de l’émancipation personnelle dans la construction du bien commun. L’espace public devient un territoire de jeu dénué de présupposés, d’idées figées mais riche en potentialités, en révélations.
Atelier le jour, scène le soir
En janvier, la compagnie OPUS a donné son spectacle La Veillée dans les ateliers municipaux de la direction « voirie, propreté et fêtes ». Pour Fabrice Guisne, responsable de l’unité Fêtes à la Ville, l’expérience a été « une bouffée d’air frais ».
« Dans nos hangars, on stocke le matériel dédié aux fêtes et aux manifestations de la ville : des scènes, des chapiteaux, des stands, du mobilier, du matériel électoral. Toute l’équipe a été enthousiaste a l’idée d’y accueillir un spectacle, une compagnie et des spectateurs. Nous, on est habitués à installer des fêtes à l’extérieur, sans forcément y participer. Là, on était fiers de recevoir à domicile. Bien sûr, il a fallu aménager nos plannings d’intervention, transférer du matériel, s’organiser. Mais ça nous a plu, car on a tous changé de regard sur l’atelier.
C’est sympa de voir un local qui n’a rien d’exceptionnel esthétiquement prendre vie sous les éclairages, en présence d’un public qui rit, qui applaudit. C’est chouette de l’ouvrir aux autres. Et puis ce lieu avait un sens dans le spectacle, qui parle d’un groupe de personnes d’une maison de retraite qui trouve un abri dans un hangar. Certains agents sont venus voir le spectacle en famille. On le refera, c’est sûr ! »
Photo : La Veillée © Benjamin Le Bellec
La Parade Moderne a défilé dans Rennes. Création des plasticiens Yvan Clédat et Coco Petitpierre, La Parade Moderne est composée de dix personnages sculptés inspirés de peintures célèbres du XXe siècle. Quand l’art s’échappe des tableaux…
Des sculptures qui marchent en ville : d’où vous vient cette drôle d’idée ?
Coco Petitpierre : Au départ, une biennale d’art contemporain nous a commandé une oeuvre en extérieur. Plutôt que de poser une sculpture, nous avons eu envie d’une oeuvre en mouvement. La parade Moderne s’inspire de têtes de carnaval, sauf qu’elles n’ont rien d’éphémères. Ce sont des sortes de bijoux précieux qui défilent. La déambulation mélange joie carnavalesque et procession plus solennelle. Les personnages sculptés sont inspirés de détails de tableaux de Max Ernst, René Magritte ou Edvard Munch : des artistes tous décédés.
Qu’est-ce que le mouvement apporte à une sculpture ?
Les sculptures sortent du musée et vont chercher les gens. Elles interpellent : elles sont hyper graphiques et colorées, accompagnées d’une fanfare sonore. On aime que les oeuvres surprennent le public, parce qu’elles ne sont pas là où on les attend. Et la Parade, mobile, résonne avec son cadre. Son rythme lent rencontre le rythme plus rapide et les bruits de la ville. Elle a défilé dans 25 endroits, en France et ailleurs. Dans chaque lieu, elle croise des événements différents : parfois une foule de gens la suit, parfois elle contraste avec l’architecture, parfois elle surgit d’une forêt. Au Centre Pompidou, les sculptures ont défilé devant les véritables tableaux dont elles sont inspirées.
Tomber nez-à-nez avec la Parade, c’est voir l’art autrement, non ?
Oui, des gens qui n’avaient pas du tout l’intention d’aller au musée sont saisis par des oeuvres, par hasard. On adore. Chacun interprète les sculptures à son niveau : certains y voient des animaux, d’autres reconnaissent le tableau d’origine. À chaque fois, nous sommes aussi surpris par l’enthousiasme des porteurs des sculptures. Ce n’est pas une tâche facile, et pourtant ils sont ravis de le faire. C’est important pour nous, car leur corps et leur élan font partie de l’oeuvre.
Photo : La Parade Moderne © Nicolas Joubard
Dimanche à Rennes
L’initiative Dimanche à Rennes tend à valoriser les évènements dominicaux existants, en encourageant les expériences collectives. Il s’agit de mettre en lumière, sous une même bannière et avec une ambition commune de rencontres et d’expériences, les événements déjà en place, les événements historiques et tous ceux qui font bouger la ville. En tant que co-pilote du label et dans la lignée de notre projet originel, nous continuons à nouer des partenariats avec les acteurs culturels rennais, partenariats sur mesure, au cas par cas, envisagés en fonction de la nature des projets, des besoins spécifiques, en collaboration et en complémentarité avec les interlocuteurs. Ainsi, en 2018, de beaux dimanches ont vu le jour tels que le concert d’Avalanche Quartet à l’Antipode, la journée familiale Le Printemps du Petit TNB, pour leur première participation à Dimanche à Rennes, La Parade Moderne en collaboration avec la Criée, sans oublier le dimanche Bars en Trans, du Bassin Nordique à la Chapelle du Conservatoire. Ces rendez-vous artistiques variés sur l’année nous ont permis de continuer à réfléchir au lien fondamental entre artistes, habitants et territoire, coeur du projet des Tombées de la Nuit.
Un joyeux dimanche au Parc
Fin septembre et pour la deuxième année consécutive, Les Tombées de la Nuit, dans le cadre de Dimanche à Rennes, étaient partenaires du festival I’m From Rennes pour Les Copains Thabor : un parcours dominical et musical dans les allées du parc. Pour Cédric Bouchu, co-programmateur du festival, ce partenariat est plein de sens.
Les Copains Thabor, qu’est-ce que c’est ?
Cédric Bouchu : Une balade musicale que nous avons organisée au Thabor, pendant le festival I’m from Rennes, fin septembre, dans le cadre de Dimanche à Rennes. Au détour d’un sentier ou au pied d’un chêne, les spectateurs ont pu découvrir plusieurs groupes rennais, en formations minimalistes. Notre partenariat avec Les Tombées de la Nuit est régulier depuis 2016. Nous nous sommes retrouvés sur les deux éditions de Parade et sur Le Tour de Reine.
Les Tombées de la nuit, I’m from Rennes : partenaires particuliers ?
C’est une histoire de rencontre, comme une évidence. Nos deux équipes partagent des élans et des valeurs communes : l’envie de dynamiser un territoire et de travailler avec les forces qui existent déjà à Rennes, l’accessibilité des spectacles pour tous, la culture populaire, l’idée de jouer avec la ville et de sortir des lieux déjà identifiés pour certains arts, mêler les arts et les passions.
Concrètement, que vous apporte ce partenariat ?
D’abord, les échanges très riches avec Claude Guinard et l’équipe des Tombées de la Nuit, au-delà des stricts événements sur lesquels on est partenaires. Parfois, on a des doutes sur un projet qu’on veut programmer. On peut les appeler, car ils nous donnent un regard extérieur dans lequel on a confiance. Ils partagent avec nous leur expertise plus technique. Les Tombées de la Nuit ont une solide équipe de permanents, c’est un bon appui pour nous qui avons moins de temps, car nous travaillons en plus de faire vivre notre festival. Nous venons des mondes de la musique, de la radio, des DJ. Souvent, les gens pensent que c’est suffisant pour programmer des groupes. Mais non ! Dans ces discussions avec Les Tombées de la Nuit, ils nous transmettent leurs compétences en gestion de projets : organisation d’équipe, comment faire face à un projet qui grossit, etc.
Et en retour ?
Ça va dans les deux sens : Les Tombées de la Nuit se rendent disponibles pour notre projet. Et eux, quand ils ont une question sur un groupe ou une asso musicale rennaise, on est là pour les aiguiller. Ensemble, on est plus forts ! On apporte notre public jeune et « fan de zik » aux Tombées de la Nuit. Et inversement, on peut dire à nos rockeurs : « Allez découvrir leurs spectacles de cirque ou de théâtre, vous allez voir ! Aujourd’hui, les arts évoluent, se mêlent. Ça va vous plaire… »
Photo : Les Copains Thabor © Mouna Saboni et Iulia Philip
Toute une ville qui chante
Dimanche 10 juin, L’Opéra de Rennes, Les Chants du Blosne, Les Fleurs du Mail et Les Tombées de la Nuit se sont associés pour faire chanter la ville. 3000 Rennais étaient «de tout choeur» au rendez-vous.
Quoi ? Un rassemblement, à l’initiative de l’Opéra, de choeurs amateurs et professionnels, de toutes influences : gospel, classique, lyrique. Sur le thème « populaire », les ensembles ont fait vibrer des airs traditionnels, des musiques de film, des extraits d’opéras célèbres, partout dans la ville. En fin de journée, les choeurs, y compris une chorale éphémère, se sont rassemblés pour un concert en commun. Le public aussi a donné de la voix.
Où ? Dans le quartier du Blosne, à Bourg l’Évêque, place Hoche, aux Champs libres, à l’Opéra.
Pourquoi ? L’Opéra avait déjà réalisé une première édition de De tout choeur, en centre-ville, avec des choeurs d’enfants. « On a voulu étendre à tous les âges, à différents styles et s’installer dans l’espace public. Inviter les gens à faire de l’art ensemble », explique Marion Etienne, responsable de l’action culturelle à l’Opéra. « Avec notre casquette de pilote des Dimanche à Rennes, on a sollicité des choeurs qui prévoyaient des concerts pour les fédérer sur cette même journée, poursuit Claude Guinard, directeur des Tombées de la Nuit. On reproche parfois à Rennes de proposer des initiatives dans tous les coins, sans concertation. Là, on a rassemblé les pièces du puzzle. »
Comment ? « Les Tombées de la Nuit nous ont aidés à sélectionner des lieux, à penser à la disposition du public, aux détails techniques », poursuit Marion Etienne. « On a discuté pour se coordonner, ajoute Thierry Guénolé, coordinateur de l’association de Bourg l’Évêque, organisatrice du festival Les Fleurs du Mail. Quand on fait ensemble, l’événement devient plus visible et chacun est valorisé. »
Pourquoi ça a plu ? « Le plaisir de créer et s’exprimer ensemble, pense Marion Etienne. Comme un grand boeuf où chacun partage son univers musical et découvre celui des autres. Le chant est prétexte à la rencontre. » Thierry Guénolé a remarqué que chaque choeur, passionné, était curieux de voir les autres : « Et la variété, les programmes courts, le déplacement en ville rendaient l’ennui impossible pour les spectateurs ». Les Tombées de la Nuit ont ajouté leur petite touche taquine à cette grande clameur, en présentant We Can be Heroes, de Groupenfonction : « Un choeur silencieux qui entonne des tubes en play-back. C’est amusant et décalé, non? », sourit Claude Guinard.
Photo : We can be heroes © Nico M
Accompagnement des artistes
Toute l’année, nous avons à coeur de soutenir les artistes dans les différentes étapes de leurs réalisations, adaptant le format de nos compagnonnages aux besoins particuliers des projets. Aux Tombées de la Nuit, l’artiste réside, mais pas immobile. Il s’agit ici d’un compagnonnage nomade, au cas par cas, basé sur l’échange et dont le but est de faire émerger le potentiel d’un projet. En accompagnant l’artiste en repérage, en passant des coups de fil pour l’aider à déjouer une barrière technique, en lui faisant partager notre connaissance des lieux de la ville, nous cherchons à combler des besoins, à donner forme à des idées naissantes, à révéler la force d’une oeuvre en gestation.
Quand Massimo Furlan embarque avec Les Tombées de la Nuit
Les Tombées de la Nuit ont inventé leur façon de cheminer avec les artistes : pas de résidence, mais des compagnonnages qui peuvent durer. Le performeur suisse Massimo Furlan raconte cinq temps forts de son voyage avec Les Tombées de la Nuit.
Septembre 2016. « Claude Guinard est venu à Lausanne pour voir un de mes projets. En le saluant, je lui renverse mon verre de vin rouge sur le pantalon. Je suis catastrophé. Avec son calme habituel, il me dit que ce n’est pas grave. Ce même calme qu’il affiche quand je lui annonce que je veux mettre une centaine de spectateurs dans un train. Alors qu’ailleurs, on te répond « je pense que ça ne va pas être possible », aux Tombées de la Nuit, on te dit : « Super intéressant, voyons comment on peut y arriver. » En tant qu’artiste, tu ne perçois pas de tension autour de toi, tu sens que tout est faisable. »
Avril 2017. « Autour de Rennes, on fait les repérages pour le spectacle Nocturne, avec Claude. Il faut qu’on trouve une ligne TER et une gare où débarquer les spectateurs. On descend au Theil-de-Bretagne : tout est éteint, tout est calme. C’est ce qu’il nous faut. Avec Les Tombées de la Nuit, on a pris le temps de sillonner des gares, de trouver l’endroit parfait. Avec eux, on ne part pas de présupposés : on cherche, on essaye. Et comme ils ont une connaissance fine de la métropole, on y arrive. »
Juin 2017. « Je prépare la première de Nocturne. C’est magnifique de sentir tous les chefs d’orchestre et musiciens autour de moi. Ils se donnent à fond. Ils répondent présents parce qu’ils ont l’habitude de cette dynamique. Parce que Les Tombées de la Nuit savent créer l’envie de participer. Cet état d’esprit est génial. Parce que moi, je suis artiste, j’invente, je questionne. Et quand une structure arrive à me mettre en relation avec des gens qui ont envie de s’engager avec moi, c’est énorme. »
Octobre 2017. « Ça aurait pu s’arrêter là. Mais je présente à Claude mon nouveau projet : Blue Tired Heroes. Une déambulation participative de papys supers-héros. Je dis que ce serait parfait de trouver six grands-pères participants. Les Tombées de la Nuit me répondent qu’ils peuvent en trouver quinze. Et un casting de rêve, en plus ! L’équipe m’accompagne tout en douceur. Et bizarrement, pendant les spectacles, quand le rythme s’accélère, la machine ne s’emballe pas. Ils sont toujours là, rapides et souples, à m’aider. Simplement. »
À suivre. Juillet 2019. « Les Blue Tired Heroes sont apparus en ville lors du dernier festival. Une sacrée aventure. On n’en reste pas là. J’ai proposé une autre performance pour l’été prochain. Autour du football. Un truc un peu fou, complexe à monter. Mais quand on lance une idée, aux Tombées de la Nuit, ils n’en font pas tout un grand discours. Ils se mettent au travail et ça se fait. D’ailleurs, ils m’ont aussi mis en lien avec le TNB, où je jouerai Hospitalités, en avril prochain. »
Photo : Blue Tired Heroes © Nicolas Joubard
Un filet de confiance pour booster la voltige
En juin, sous son chapiteau argenté, le NoFit State Circus a donné sept représentations de Lexicon. Après avoir accueilli Tabù (2008) et Bianco (2014), Les Tombées de la Nuit poursuivent le compagnonnage avec la compagnie galloise en co-produisant ce nouveau spectacle.
Camille Beaumier est productrice créative du NoFit State Circus.
Dix ans que vous cheminez avec Les Tombées de la Nuit : pourquoi ?
Camille Beaumier : Avec le festival, ça a d’abord été une rencontre artistique. Nous partageons les mêmes envies : chercher des formats de spectacles nouveaux, faire bouger le public, briser les codes, sortir des sentiers battus. Et puis nous avons accroché avec la ville de Rennes et sa culture rock, qui est au coeur de notre travail.
Comment le festival vous a-t-il accompagné ?
Quand on a commencé à imaginer un nouveau projet, on a parlé à Claude de nos débuts d’idées et de nos envies. Il nous a fait des retours, a indiqué là on pouvait approfondir nos réflexions. Il est venu voir des étapes de travail. On a avancé selon ses conseils. Et il nous a permis de présenter Lexicon l’année de sa première. Les spectacles rennais ont été les premiers hors de Grande-Bretagne. Ce qui est capital pour nous, c’est que le festival nous accompagne avec bienveillance. Quand on crée un nouveau spectacle et que l’on a envie de grands virages par rapport à ce que l’on faisait avant, on est fragile, vulnérable. Avec Les Tombées de la Nuit, on a le droit de se montrer ainsi. C’est rare et c’est ce qui nous fait progresser.
En quoi cet accompagnement a-t-il été important pour vous ?
Il nous a apporté sur le plan artistique. Pour Lexicon, nous sommes une nouvelle équipe et nous avons rencontré des défis techniques liés à notre choix de réintroduire scène et gradins dans le spectacle. Au milieu de tous ces changements, Claude posait toujours cette question : « Comment rester vous-mêmes ? » Il nous a invité à ne pas oublier l’authenticité et l’humanité des artistes, l’esprit rock et chaotique qui est notre marque de fabrique. Et puis il y a eu la co-production financière. Aujourd’hui, les compagnies perçoivent moins de subventions et les spectacles coûtent de plus en plus cher à créer. Certes, on sait fonctionner en auto-production. Mais c’est épuisant. Quand un festival s’engage à nos côtés, on peut prendre des risques… plus sereinement.
Photo : Lexicon © Nicolas Joubard
In Situ
En 2011, Les Tombées de la Nuit rejoignaient le réseau IN SITU, plate-forme européenne pour la création artistique en espace public. Depuis 2003, le réseau a soutenu plus de 200 artistes travaillant en dehors des lieux conventionnels et contribuant à la transformation de nos territoires. IN SITU est un écosystème qui rassemble une nouvelle génération d’artistes avec des publics, des programmateurs et des acteurs clés impliqués dans les réalités économiques, politiques et sociales en Europe. IN SITU développe une écologie de la création basée sur des ateliers et des laboratoires artistiques transnationaux, des résidences européennes et internationales et du mentoring collectif pour des projets pilotes artistiques. IN SITU conçoit une activité de conseils et d’expertises sur mesure pour les villes européennes, des modules de formation en ligne (MOOC) et un Think Tank dédié à la création artistique en espace public.
Mots intimes voyagent de bouche en bouche
Souvent, la parole collective est très rhétorique, peu authentique. Avec Tes mots dans ma bouche, l’artiste Anna Rispoli fait émerger dans l’espace public une discussion intime autour de l’amour. Doucement, parler d’affectif amène à parler de société, de politique.
Tes mots dans ma bouche, est-ce un spectacle, une lecture ?
Anna Rispoli : C’est une lecture participative. Le public prête sa voix à un dialogue basé sur des conversations réelles à propos de l’amour et du désir, entre hommes et femmes d’âges et d’horizons très différents, enregistrées à Bruxelles.
Pourquoi vouliez-vous parler d’amour ?
Au départ, le mot « amour » sonnait hyper kitsch, pour moi. Quelques lectures féministes m’ont fait voir les choses autrement, au-delà de l’amour romantique. J’habite Möllenbeck. Après les attentats, la question du vivre ensemble s’est forcément posée. Comment partage-t-on la ville, de manière physique mais aussi symbolique, avec des voisins terroristes ? J’ai voulu construire une parole collective authentique. Pour moi, si l’on veut bâtir une société, il faut que l’on soit capable de parler de ce qui est proche des gens, de l’intime. En partant de la réalité sensorielle, affective, érotique de chacun. De parler de politique de manière affective.
Cette discussion a-t-elle réellement eu lieu ?
C’est ce que je voulais au départ : faire se rencontrer des gens qui ne se rencontrent pas d’habitude, pour faire éclater les bulles dans lesquelles chacun évolue. Ça n’a pas été possible. Alors je suis devenue le lien. J’ai recueilli la parole de chacun en leur demandant de réagir aux propos des autres et de leur poser des questions. Mais j’ai restitué leurs réponses réelles, avec leurs particularités de langage. Le problème de la parole collective, c’est qu’elle gomme les détails : les accents, les hésitations, la coloration. Or, c’est ça qui crée l’authenticité. Sans cela, la parole devient une médiation, une généralisation. Elle devient rhétorique, voire moraliste. J’ai cherché à atteindre une parole collective vivante.
Pourquoi jouer sans acteur et dans des lieux publics ?
Le texte a été dit dans une salle de mariage, un lavomatique, un vestiaire de piscine ou une tribune de stade. Dans des lieux publics où la notion d’intimité, de partage est latente. Où la conversation est toujours possible, mais s’enclenche finalement rarement. Il faut quelque chose pour la libérer. J’ai choisi la lecture participative pour que les spectateurs fassent l’expérience de l’empathie radicale : ils ne font pas que s’imaginer ce que l’autre ressent. Ils laissent l’altérité prendre possession d’eux, par la sensualité des mots, par l’intime. Ils s’imaginent être quelqu’un d’autre : qu’est-ce que ça me fait, cette pensée très différente dans ma bouche ?
Alors que le propos est très intime, après la lecture, les spectateurs parlent beaucoup entre eux…
Oui, beaucoup de curiosités et de dialogues se créent. Chacun est inspiré de ce qu’il a entendu pour dire ce qu’il pense. L’amour contre la peur de l’autre… Un des personnages dit : « l’amour, c’est accepter de laisser l’autre nous changer radicalement. » Personnellement, j’aime connaître les villes à travers les différentes réactions des gens au texte.
Photo : Tes mots dans ma bouche © Benjamin Le Bellec
Elles font parler les objets africains
Dans You will be missed, trois artistes ont rencontré et filmé des Rennais ayant chez eux un objet africain. Aux Champs Libres, elles ont embarqué les spectateurs dans un voyage. Mêlant délicatement intime, fiction et réflexion politique sur les liens entre Europe et Afrique.
Trois femmes artistes : Anne Thuot, Sara Sampelayo et Flore Herman. Imaginez-les comme un seul corps.
Imaginez, dans la main gauche, paume ouverte vers le ciel, une volonté de réflexion : « You will be missed est un projet participatif et une installation qui parlent du lien complexe qui continue à exister entre les continents européen et africain », explique Anne Thuot. « Historiquement, les liens entre l’Europe et l’Afrique sont un va et-vient continu de contributions mutuelles. Mais l’Europe a gommé les apports africains, elle les a blanchis. Elle a fait comme si les Européens avaient découvert l’Afrique. », ajoute Flore Herman. Ça parle de politique internationale, de rapports Nord-Sud.
Imaginez, dans la main droite, paume ouverte vers le ciel, un regard sur l’intime. Les artistes ont rencontré et filmé chez eux des Rennais volontaires. Des habitants qui témoignent du lien personnel qu’ils entretiennent avec un objet africain qu’ils « possèdent » dans leur intérieur. Ça parle de gens, d’histoires personnelles, d’attachement, d’émotions.
Imaginez les deux mains, paumes ouvertes, qui se rejoignent. Elles se touchent. Dans ces mains : des objets.
« Les objets ne sont pas un prétexte dans You will be missed. Ils en sont le coeur », précise Anne Thuot. 80 % du
patrimoine archéologique africain se trouve aujourd’hui en Europe. Les artistes, elles, ont interrogé les objets
familiers d’habitants rennais, qui ne sont soi-disant pas porteurs d’une grande histoire. Que racontent-ils,
pourtant, de la présence africaine en Europe ? Ça parle d’une spatule pour mélanger le foufou, d’un plateau,
d’une statuette, d’une médaille, etc. « Dans les témoignages, on ne cherchait pas les larmes, le pathos, ni la
confidence, raconte Sara Sampelayo. On a plutôt fait parler l’objet. » Se focaliser sur l’objet, « permet de penser
ensemble l’affectif et le politique. C’est ce mélange qui est beau », ajoute Flore Herman. Pourraient-ils rendre cet
objet? ont demandé les artistes aux habitants. « Une petite métaphore, sourit Sara Sampelayo. Que signifierait,
pour l’Europe, de restituer à l’Afrique ce qui lui appartient? »
Imaginez maintenant ces deux mains remplies se tendre vers les spectateurs. Aux Champs libres, l’installation
audio et vidéo des trois artistes se présente comme une mosaïque d’écrans. Diaspora d’objets, rassemblés de
manière éphémère. Dans les casques, les histoires des objets racontés par leurs propriétaires. Puis, ça et là,
l’apparition clownesque du personnage fictif de Lydia Richardson. « Nous avons beaucoup pensé la place du
spectateur, retrace Anne Thuot. Nous voulions partager l’intime grâce aux casques. Être dans la douceur et
non dans la culpabilisation. Lui créer un espace de réception : le rythme de l’installation permet à chacun de
s’échapper pour revenir à lui-même et se questionner ». Ai-je moi aussi des objets africains ? Où sont-ils ? Que
racontent-ils ?
Photos : You will be missed © Nicolas Joubard
Projets in situ soutenus et /ou diffusés par Les Tombées de la Nuit
NOUS SOMMES & UNE FORÊT D’ÉCOUTANTS, Compagnie Jeanne Simone (FR)
THE PLAYGROUND, Groupenfonction (FR)
STREETWALKER GALLERY, Kud Ljud (SI)
VOYAGE AU BOUT DU MONDE, Frank Bölter (GE)
BUREAU COSMIQUE (FR)
TAPE RIOT, Asphalt Piloten (CH)
IGOR HAGGARD, UN SACRE FEROVIAIRE, Lieux publics & Cie (FR)
BIRDWATCHING 4×4, Benjamin Vandewalle (BE)
HABITANT(s), Compagnie à l’Envers (FR)
FLAT, Rodrigo Pardo (AR)
DOMINOES, Station House Opera (GB)
LES OEILS (FR)
ARCHITECTURAL SONARWORKS, Cédric Brandilly et Romain Dubois (FR)
PUBLIC JUKEBOX, Krištof Kintera (CZ)
PROJET FANTÔME, Etienne Saglio (FR)
RENCONTRES DE BOITES, Compagnie Kumulus (FR)
PROUST, G.K. Collective (FR)
MA BÊTE BOIRE, Thomas Chaussebourg (FR)
MUSEUM OF THE MOON, Luke Jerram (GB)
YOU WILL BE MISSED, Flore Herman, Sara Sampelayo et Anne Thuot (BE, FR, ES)
FOLLOW US, Maud Jégard (FR)
TES MOTS DANS MA BOUCHE, Anna Rispoli, Lotte Lindner, Till Steinbrenner (IT, BE, DE)
DEAL, Jean-Baptiste André (FR)
Le Festival d’été en images
¢= Création
Δ = Accompagnement Artistique
§ = In Situ
Le festival Les Tombées de la Nuit
FROM ABOVE ! JUKEBOX AÉRIEN • Cédric Brandilly (FR) • ¢ Δ
YOU WILL BE MISSED • Anne Thuot, Flore Herman, Sara Sampelayo (FR, BE, ES) • ¢ Δ
FOLLOW US • Queen Mother, Maud Jégard (FR) • Δ
THINKER’S CORNER • Le Corridor (BE)
PERHAPS ALL THE DRAGONS • Berlin (BE)
SLIM WILD BOAR (FR)
DJ ROSA VERTOV (FR)
VOUS ÊTES ICI • Patrice de Bénédetti (FR) • ¢ Δ
VENDREDI • La fabrique fastidieuse (FR)
VOYAGE EXTRA-ORDINAIRE • La grosse situation (FR)
CIRCUS • Brunette Bros. (IT, ES, DK)
VARIATIONS GOLDBERG • Duo Mélisande (FR)
VIVE LES ANIMAUX • Compagnie Notoire (FR)
SHAKE IT LIKE A CAVEMAN (USA)
PAR LES TEMPS QUI COURENT • Compagnie Carabosse (FR) • ¢
LA TORTUE DE GAUGUIN • Compagnie Luc Amoros (FR)
BLUE TIRED HEROES • Massimo Furlan, Numéro 23Prod (CH) • Δ
ATELIER D’ÉCRITURE CLOWNESQUE • Les Machines de Sophie (FR)
MARYVONNE LA GRANDE • Marthe Vassalo (FR)
JE SENS LA TERRE BOUGER • Cirque Barbette (BE) • ¢
RENNES HOME TOUR • Sharko (BE)
FLEUR • Fred Tousch, Le nom du titre (FR)
L’HOMME DE LA RUE • Collectif A/R (FR)
LES SESSIONS INTIMISTES DU DAVE MALIS PROJECT • La part des Anches (FR) • Δ
REDEYE (FR)
DJ DON LURIE (FR)
EL OSO (FR)
OUTOUNGOU • Hip hop Evolution (FR / Mayotte)
PIANO ZOLO • Romain Dubois (FR)
NO REGRET • Le geste qui sauve, Liévine Hubert (BE)
LES BAIGNEURS • Clédat & Petitpierre (FR)
LES OGRES • Thank you for coming (BE)
SOLO • Gaspar Claus (FR)
BÂTON BLEU (FR)
TCHEWSKY & WOOD (FR)
DJ JORANDSEN (FR)
FUSÉE DE DÉTRESSE #1 • L’Âge de la tortue (FR) • ¢ Δ
LAÏA (FR)
DJ ROUBLARD (FR)
La saison III des Tombées de la Nuit
MUSEUM OF THE MOON • Luke Jerram (GB) • §
AVALANCHE QUARTET (NI)
LA VEILLÉE • Compagnie Opus (FR)
DJ PIAGGIO SUPERFLY et RADIO BARKAS (NL)
NEW SOUND, LA MUSIQUE DE MOONDOG • Ensemble Minisym et Florence Rousseau (FR)
LES TROIS MOUSQUETAIRES • Collectif 49701 (FR) • Δ
WE CAN BE HEROES • Groupenfonction (FR)
LEXICON • NoFit State Circus (GB) • Δ
DANYÈL WARO (FR)
OUI ! VARIATION AUTOUR D’UNE JOURNÉE DE NOCE • Caravane Compagnie (FR) • Δ
TES MOTS DANS MA BOUCHE • Anna Rispoli, Lotte Lindner, Till Steinbrenner (IT, BE, DE) • §
LES MAîTRES TAMBOUR DU BURUNDI (BI)
Dans le cadre de Dedans/Dehors, sur une invitation des Champs Libres :
KALÉIDOSCOPE • Vitrine en cours (FR)
LA CITÉ-TUBE • Compagnie Le Phun (FR)
THINKER’S CORNER • Le Corridor (BE)
MR KROPPS • Compagnie Gravitation (FR)
ARCHITECTURAL SONARWORKS • Cédric Brandilly (FR) • Δ §
DES LIONS POUR DES LIONS (FR)
FUSÉE DE DÉTRESSE #1 • L’âge de la tortue (FR) • Δ
L’ORCHESTRE D’HOMMES-ORCHESTRES JOUE À TOM WAITS (CA)
Les partenariats Dimanche à Rennes
ÉCHAUFFEMENTS PUBLICS • le Musée de la Danse
FESTIVAL LES ZEF & MER • Association Zef et Mer
CONCERT DE PETER VON POEHL, FESTIVAL TRAVELLING • Association Clair Obscur
PROJECTION D’HEIMA, DE DEAN DEBLOIS • Les Champs Libres
L’HÔTEL PASTEUR DECLARE LE CHANTIER OUVERT ! • Hôtel Pasteur / Plateforme Mùa
LE GÉNIE AU FÉMININ • Les Concerts De Midi
LE PRINTEMPS DU PETIT TNB • TNB
UN DIMANCHE À L’ARSENAL, FESTIVAL URBAINES • Antipode MJC
VILLE PARTAGÉE, MIX-CITE ! • Les Chants Du Blosne
LES COQUECIGRUES EN ILLE-ET-VILAINE • Mon oncle et ma nièce
BLOCK PARTY • Festival Dooinit
LA PARADE MODERNE • La Criée Centre D’art Contemporain / Le Frac / Le Musée Des Beaux-Arts
ON A LA DALLE !, FESTIVAL AY-ROOP • Association Ay-Roop
NEW SOUND, LA MUSIQUE DE MOONDOG, PAR L’ENSEMBLE MINISYM ET FLORENCE ROUSSEAU • Une Cathédrale Dans La Ville
ÉDUCATION SENTIMENTALE • Le Triangle
FESTIVAL FOUS DE DANSE • Le Musée de la Danse
DE TOUT CHOEUR • Opéra De Rennes / Les Chants Du Blosne / Les Fleurs Du Mail
LE MUSÉE RECOPIÉ • L’école Parallèle Imaginaire
FESTIVAL BIG LOVE 4 • Association Crab Cake Corporation
FEST DEIZ • Transat En Ville
LES COPAINS THABOR II • I’m From Rennes
BRASSENS EN PROMENADE • Ballade Avec Brassens
PHYSICAL MIND, FESTIVAL MAINTENANT • Association Electroni[k]
THE PATRIOTIC SUNDAY, SEABUCKTHORN, THOMAS LE CORRE • Association Des Pies Chicaillent
LES MAITRES TAMBOUR DU BURUNDI • Le TNB et Le Triangle dans le cadre du festival TNB
UN DIMANCHE BARS EN TRANS • Association 3 Ptit Tour