Photo : © Visuel Festival 2024 © Marge Design
Édito

L’été se fait toujours désirer de la même manière : comme le relâchement attendu, l’oubli des tourments, le retour du soleil… Oui, souhaitons-le.

Les Tombées de la Nuit s’annoncent sur ce voeu en 2024. Alors que l’automne a pu nous laisser sans voix, les conflits mondiaux résonnant avec une société toujours plus clivée, le printemps s’est fait chagrin et pluvieux. Sur cette météo incertaine, les mêmes peurs se renouvellent, certains décrétant que #MeToo est un combat d’arrière-garde, d’autres contestent la liberté d’expression, mais en avançant masqués via l’anonymat des réseaux sociaux. Où trouver encore l’envie et l’espoir entre ce qu’on veut et ce qu’on voit ?

Changer le réel, c’est ce qui anime Jeanne Desoubeaux dans sa mise en scène de Carmen, un des opéras les plus joués au monde. Son Carmen est en plein-air, là où elle vit, dans la bohème. C’est une femme libre qui meurt de ses amours, comme certaines encore aujourd’hui.

Aux Tombées de la Nuit, cette année, nous arrivons à une édition presque paritaire dans sa programmation. C’est un premier pas, mais il ne suffit pas, car les chiffres ne résolvent pas tout. Les récits et les gestes des artistes que nous accompagnons réparent ou accentuent, c’est selon, la réalité. Au-delà des mots, ils et elles racontent des nouveaux mythes ou se confrontent aux plus anciens.

Par une transposition évidente, l’artiste Jean-Michel Caillebotte trace, lui, un parallèle entre les oiseaux migrateurs et les nomadismes humains. Son installation NiDS est à découvrir pendant 10 jours dans un parcours à travers Rennes. Elle est belle et poétique et met en lumière, pourtant, ce que l’on ne veut plus regarder, les tentes dans les rues, l’afflux des migrants.

Chloé Moglia, artiste associée pour le nouveau projet des Tombées de la Nuit, propose un spectacle intitulé Rouge Merveille, création où l’interprète se suspend au-dessus du vide, à plusieurs mètres de hauteur. S’y déploie un monde contemplatif et magique, une chambre à soi pour rêver et observer le monde.

Dans L’espace des Tombées au Parc Saint-Cyr, nouveau coeur du Festival cette année, la vie s’installe, spectacles ludiques et programmation musicale pour tous les âges. Des cours privées de NiDS à la place Hoche mise en fête par les fous et folles furieuses de Ouinch Ouinch, la ville s’écrit dans le rouge et la flamme. Du merveilleux rouge, brillant et vif.

Morgane Le Gallic
directrice des Tombées de la Nuit

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LES TOMBÉES DE LA NUIT sont soutenues par La Ville de Rennes, La Région Bretagne, Le Département Ille-et-Vilaine et Le Ministère de la Culture.

© Les Tombées de la Nuit 2024