Photo © DR
Retour(s) sur 2017

Edito

Une Pasta Party sur une place en plein coeur de Rennes !

Une Lune mystérieuse qui fait de la piscine St Georges la huitième plus belle du monde !

Une promenade en train, nocturne et improbable, accompagnée de

120 musiciens d’harmonies !

Huit mamies, huit guitares qui transforment un lieu dédié à la jeunesse !

Une chorale virtuelle dont vous êtes le chef !

700 habitants qui prennent le temps de parler en savourant une soupe.

Des fresques immenses sur des chantiers de rénovation de façades !

Dit comme cela, c’est tout sauf une «simple» programmation que nous tentons à chaque fois d’imaginer. Parlons plutôt d’expériences à partager, de faire ensemble, de jeux dans la ville.

Cela n’a été possible que grâce à l’imagination de la Compagnie A l’Envers, de Luke Jerram, de Massimo Furlan, de Facteur Sauvage, des Québécois d’ATSA, du collectif Superbe, de Vincent Glowinski… Qu’ils en soient remerciés.

Que celles et ceux (habitants complices, spectateurs, partenaires et services divers de la cité) qui ont contribué à ces aventures de 2017 en soient eux aussi remerciés.

Dimanche ou pas, en toutes saisons, nous continuerons à imaginer ensemble des expériences et aventures artistiques et humaines. Les Tombées de la Nuit ne seront jamais là où on les attend mais toujours là où on les redécouvre!

Merci une fois encore pour votre curiosité.

Claude Guinard, Philippe Kauffmann
et l’équipe des Tombées de la Nuit

janvier 2018

Exit © Nicolas Joubard

Plus que spectateurs, complices

Nous titillons la place du spectateur. Nous proposons des aventures dans lesquelles les habitants peuvent devenir complices du projet artistique, en côtoyant les artistes, en suivant la réalisation de leurs projets et en y participant. Nous tissons des liens, tout au long de l’année, avec ces habitants-spectateurs, à chaque fois de manière différente, en fonction des spectacles et des lieux. Depuis février 2007, des habitants des quartiers de Rennes ont pris l’habitude de se retrouver pour discuter de leur engagement aux côtés des Tombées de la Nuit, lors des causeries de saison. 

 5 causeries en 2017
8 projets participatifs 
120 musiciens des fanfares des cheminots,
l’OHR et de Janzé sur le projet Nocturne

Attention à la fermeture des portes, attention au départ !

Un train roule dans la nuit vers une destination inconnue. Des sons surgissent aux vitres des wagons. Pour faire vivre la performance de Massimo Furlan, les Tombées de la Nuit ont convaincu fanfares, cheminots, habitants et SNCF.

MESDAMES, MESSIEURS, BIENVENUE À BORD DU TRAIN « NOCTURNE » IMAGINÉ PAR LE FESTIVAL « LES TOMBÉES DE LA NUIT ».

1 train. « Nocturne », la performance de l’artiste suisse Massimo Furlan, a embarqué des voyageurs-spectateurs à bord d’un TER. « Cette idée d’un transport lent et populaire, d’un long travelling de nuit m’a beaucoup plu, confie Claude Guinard, directeur du festival. J’en ai parlé à la SNCF, qui a vite saisi la poésie du projet. Puis, par hasard, nous avons choisi de faire rouler le train sur une petite ligne pour laquelle des élus locaux se sont mobilisés. »

AU COURS DU VOYAGE, NOUS VOUS DEMANDONS DE RESPECTER LES CONSIGNES DE SÉCURITÉ SUIVANTES : EN CAS D’ARRÊT, NE TENTEZ PAS D’OUVRIR LES PORTES OU DE DESCENDRE DU TRAIN.

120 musiciens. Faisant jaillir de la musique ici et là, le spectacle a réuni 120 musiciens de trois ensembles : l’Orchestre d’Harmonie de Rennes, l’Harmonie de l’Ensemble Musical des Cheminots Rennais, et l’Harmonie de Musique de Sainte Cécile de Janzé. « Participer à « Nocturne » a été enrichissant musicalement et humainement, raconte Aurélien Guillaume, de l’Harmonie de Janzé. L’atmosphère était magique. On a aimé l’univers de voyage et d’imaginaire de Massimo Furlan. Cela a éveillé les musiciens à une autre forme de prestation musicale. C’était aussi super pour nous de voir les coulisses d’un grand projet artistique compliqué à coordonner, et aussi d’avoir un rapport mystérieux au public. »

NOUS VOUS RAPPELONS QUE CE TRAIN EST ENTIÈREMENT NON FUMEUR.

1700 habitants. C’est en gare du Theil-de-Bretagne que le train s’est arrêté. En pleine nuit, les fanfares semblaient bien déterminées à réveiller le bourg. « La mairie a tout de suite joué le jeu, explique Marion Poupineau, de l’équipe du festival, contente que la performance transforme la commune. » Courriers dans les boites aux lettres et réunions publiques ont permis d’expliquer le projet aux habitants et de leur demander de garder les lumières éteintes et le secret de la destination. Beaucoup se sont joints aux spectateurs. « Une habitante nous a téléphoné en nous demandant si elle pouvait allumer des bougies devant chez elle, pour créer une atmosphère mystérieuse. C’était super ! », sourit l’équipe.

MESDAMES, MESSIEURS, LES TOMBÉES DE LA NUIT, MASSIMO FURLAN, LA SNCF, LES 120 MUSICIENS DES HARMONIES ET LES HABITANTS DU THEIL VOUS SOUHAITENT UN AGRÉABLE VOYAGE.

Photos : Nocturne © Nicolas Joubard

 PROJET DEDANS-DEHORS 

7 mamies guitares dont 1 détenue qui ont répété et donné des concerts à la fois au Centre Pénitentiaire des femmes de Rennes et au CRIJ 

Mamies Guitares : « Osons les filles, osons ! »

Daniel Scalliet et Mathieu Sourisseau ont accompagné 7 mamies non musiciennes à dompter 7 guitares électriques, lors de deux concerts-lectures. Les Mamies ne se sont pas préoccupées de leur image. Elles n’ont pas, non plus, mâché leurs mots, ni retenu leur disto : du rock’n’roll.

TÉMOIGNAGE

Josie, Mamie participante au projet.

« Ce qui m’a donné envie, c’est le défi, l’inattendu. Pendant ce projet, j’ai rencontré des femmes et deux intervenants formidables. J’ai été surprise par le poids de la guitare et la rigidité des cordes. C’était fatigant. Mais les guitares électriques sont bien plus musicales et harmonieuses que ce que j’imaginais. Sur la scène, on suit les instructions de Mathieu, ce n’est jamais pareil. J’ai ressenti du stress mêlé de joie. J’ai écrit mon texte de A à Z, à propos de la vie en détention, puisque c’est mon quotidien. ll y avait des textes de révolte, qui invitaient à l’action. Mon texte était calme et apaisant. Pour un des spectacles, ils ont du refuser des gens à l’entrée tellement il y avait foule : j’étais fière ! »

INTERVIEW

• D’où vient cette idée des Mamies Guitares ?

Mathieu Sourisseau : J’avais envie de donner la parole à des femmes, qui sont nos mamans, qui ont vécu mai 68. Pendant les ateliers, les « Mamies » ont écrit des textes qu’elles ont lus. Et puis je me suis toujours intéressé aux pratiques amateures. Ces femmes n’avaient jamais touché de guitare avant. Je les ai dirigées comme une chorale. Pour moi, le bruit bizarre n’est pas péjoratif en musique. Ce qui compte c’est l’énergie, la motivation, l’écoute mutuelle pour créer du « bizarre bien ».

• Quel est votre message ?

Daniel Scalliet : On n’a pas de message. Ces femmes racontent leur vie, leurs expériences, leurs origines différentes. Selon les groupes de Mamies, elles ont des mots féministes comme « Osons les filles, osons! », politiques, intimes ou farfelus. Nous, on ne les dirige pas. On les accompagne pour les mettre en relief. On veut que les Mamies Guitares prennent le pouvoir.

• Marier des mamies et des guitare, ce n’est pas un peu racoleur ?

Daniel : Pourquoi ce serait encore si étrange d’assembler les deux ? Le rock existait quand elles sont nées. Les Mamies ont eu cette même interrogation : pourquoi nos petites-filles doivent-elles, encore aujourd’hui, se battre pour leurs droits et pour l’égalité ?

• Qu’est-ce qui vous étonne dans les Mamies guitares ?

Mathieu : La redécouverte de la tolérance par rapport à l’autre. Accepter, avec bienveillance, que chaque personne a le droit d’être exactement comme elle est. Daniel : On juge les gens trop vite, à leur visage. En atelier, quand les femmes se racontent, quand on prend le temps, on découvre à chaque fois combien on s’était trompé.

Propos recueillis par Ata 22, rédactrice de Citad’elles (www.citadelles.org/magazines), le magazine de la prison des femmes de Rennes. Avec Audrey Guiller

Photos : Les Mamies Guitares © Nicolas Joubard

DU PLUS PETIT AU PLUS GRAND 
De Proust, spectacle pour 1 spectateur,
au Love bal pour 8000 spectateurs

Dans la peau d’un exilé

Ce n’est pas parce qu’un spectacle participatif est ouvert à tous qu’il est simple et léger. Certains, plus exigeants en temps, en réflexion et en audace, poussent les participants plus loin. Comme « Rencontres de boîtes », proposées en mars par la compagnie Kumulus.

Pas facile de choisir « Vous êtes expulsé de chez vous. Vous avez cinq minutes pour rassembler dans une boîte à chaussures les objets qui vous sont chers ». Voilà la mission donnée aux 17 habitants-complices qui ont accepté de participer à « Rencontres de boîtes », un spectacle de Barthélémy Bompard, de la compagnie Kumulus. Habitants-amateurs et comédiens professionnels partagent la scène. Chacun est attablé devant sa boîte pleine d’objets qui lui servent à raconter, en cinq minutes, l’histoire d’un personnage exilé qu’il s’est inventé. Des temps d’atelier, pendant un week-end et trois soirées, ont permis aux habitants complices de choisir leurs objets, leur personnage, leur histoire et de la mettre en scène. « Il n’y a pas obligation à faire parfaitement, rappelle Barthélémy. Ce qui compte, c’est de faire ensemble. »

Pas simple de parler d’exil. « Il faut être ouvert pour avoir envie de réfléchir à cette question angoissante », reconnaît Marion Poupineau, responsable des relations avec les publics aux TDN. « Je suis sensible aux histoires de réfugiés, mais je me sens démunie pour agir », explique Roselyne, une habitante complice qui a décidé de participer.

Pas courant de parler de soi. « Avec sa boîte, chacun parle d’un passé, d’une intimité réelle ou supposée : peu importe, parce que ses sentiments sont vrais, eux », sourit Céline Damiron, comédienne professionnelle. La compagnie ne corrige personne et accepte tous les univers. « On s’est exercé à chanter et danser ensemble, précise un participant. Au départ, c’est intimidant parce qu’on est tous très différents. Mais ça fait du bien, on en a besoin ».

Pas évident de parler grommelot. Sur scène, les participants parlent grommelot, une langue inventée qui ressemble au rom. « Ça casse les barrières, on se livre avec les émotions, on ressent », ajoute son voisin. Un éclat de voix en grommelot, une ritournelle chantée, un regard dans un miroir ou une allumette brûlée : les comédiens disent la colère ou la mélancolie sans besoin de mot. « On ne comprend rien, mais on comprend tout », s’étonne un spectateur.

Pas aisé de jouer dehors. Place Zagreb, métro Blosne, les spectateurs intrigués cheminent au milieu des comédiens qui racontent leurs boîtes. « J’ai senti qu’on était tous étrangers les uns pour les autres. On se rencontrait, on était tous ensemble », s’enthousiasme une participante. « C’est un spectacle sur une idée simple, poursuit Céline Damiron. Mais parce que les habitants complices y ont donné beaucoup d’eux-mêmes, cela change le regard sur l’exode et les migrants, loin de l’égoïsme et des replis identitaires. »

Photo : Rencontres de boites © Nicolas Joubard

Ils partagent une soupe et une discussion

Place Hoche. Une estrade. Des chaises face-à-face. Des binômes qui parlent, un bol à la main. Les Québécois Annie Roy et Pierre Allard ont imaginé le dispositif « Le temps d’une soupe » pour inviter la population à échanger sur le vivre ensemble.

• Le temps d’une soupe, qu’est-ce que c’est ?

Annie Roy et Pierre Allard : C’est une rencontre solidaire, théâtrale et citoyenne. Au milieu de la place, des passants sont invités à dialoguer avec une personne inconnue le temps d’une soupe qu’on leur offre. On scénarise une rencontre. Les gens choisissent un thème de discussion sur le menu. On a sélectionné ces thèmes après un atelier où douze Rennais ont questionné le vivre ensemble. Dans d’autres villes, on a parlé de la place de la nature, des voitures, du vélo mais ici à Rennes, c’est vraiment la question du voisinage qui a émergé. Les Rennais disent qu’ils se construisent vite un cercle d’amis mais, en même temps, ont peu de relation avec leurs voisins proches. Peu de vie de quartier.

• Pourquoi orienter ainsi les discussions ?

Annie Roy : On est des artistes engagés. On veut susciter le débat. Dans ce projet, chacun sort de ses points de vue habituels et entend de nouveaux arguments. On quitte notre zone de confort intellectuel et ça nous fait devenir plus intelligent. Souvent, on évolue dans un cercle de gens d’accord avec nous. L’espace public, c’est le lieu du choc de la rencontre. Là, parce qu’on partage une soupe de manière chaleureuse, on parle et on s’écoute. Pour nous, c’est comme ça que se construit la paix. Par le bas. En rencontrant l’autre.

• Qu’est-ce que provoque ce projet ?

Pierre Allard : Il brise les barrières entre les gens. On a tous un peu peur des inconnus. Ici, derrière un projet qui peut avoir l’air naïf, on crée des rencontres et ça fonctionne. Le sérieux des thèmes de discussion implique une réflexion, une écoute et un respect mutuel chez les gens qui se parlent. Une intimité. Et on voit que les gens partent de l’estrade contents. Parfois, ils continuent même à discuter toute la soirée.

Photo : Le Temps d’une soupe © Jean-François Lamoureux

Dimanche à Rennes, on ne s’ennuie pas

Dimanche à Rennes est une initiative mettant en lumière des événements se déroulant le dimanche. Depuis 2016, en lien avec la Ville de Rennes, nous co-pilotons ces dimanches, dont l’esprit imaginé par la ville correspond à nos valeurs. Nous-mêmes organisateurs de certains événements proposés, nous avons surtout un rôle de coordinateur : repérer et donner une visibilité à des projets et des événements portés par d’autres, en assurant la cohérence de l’ensemble. Nous désirons travailler dans le respect des initiatives et des projets de chacun. 2017 a ainsi vu naitre quelques temps dominicaux forts, de la journée Big Love, square de la Touche aux Chants du Blosne, en passant par le Marathon de Lecture de l’Encyclopédie des Migrants et la cuisine éphémère de Pasta I Basta.

290 évènements labellisés
38 évènements Tombées de la Nuit
95 organisateurs

À table tout le monde !

Pasta I Basta, ce sont treize habitants qui ont cuisiné des pâtes pour un grand banquet gratuit. Les gourmands, les curieux de passage et les enfants ont partagé un plat et un moment.

Ils sont assis, ils trinquent, ils discutent, ils rient dans la lumière du soir. Ils sont 400. Une table qui n’en finit pas, au beau milieu du Mail François Mitterrand. Benoit Gasnier, fondateur de la compagnie du Théâtre à l’Envers et Guénolé Jézéquel, scénographe, ont imaginé ce banquet fou, Pasta I Basta : « On voulait proposer un grand rendez-vous populaire en coeur de ville, expliquent-ils. Des habitants préparent des pâtes pour d’autres, dans un mélange de gestes chorégraphiés, de convivialité et de fête. »

Des dizaines de kilos de tagliatelles sèchent sur des échelles de bois. Depuis dix heures, treize habitants guidés par les artistes travaillent des boules de pâte dans une cuisine éphémère, au milieu des brocanteurs. Ils ont auparavant participé à deux ateliers théâtre, pour apprendre à accueillir leurs convives. Martine et Valérie, chapeaux de paille qui les protègent du soleil, coupent des courgettes et du parmesan, en musique. Elles lèvent les yeux vers la tablée : « On est en train de tous les nourrir ! C’était un défi. Le résultat est vraiment impressionnant… » Ça sent bon le citron et le basilic.

BESOIN D’ÊTRE ENSEMBLE

Ils ressemblent à des amis regroupés pour un mariage, moins les mariés. « À 20h, il y avait déjà foule, sourit, un peu étonnée, Marion Poupineau, responsable des relations avec les publics aux Tombées de la Nuit. Pasta I Basta répond à un besoin d’être ensemble. »

Un couple s’attable : ils sont passés le matin, ont trouvé l’initiative super, et sont revenus. Leurs voisins, eux, avaient tout prévu : « on a apporté une salade et un gâteau pour partager ». Jean-François et Steeve étaient là dès 19h pour aider à installer les tables. « Je n’ai jamais mangé sur une table aussi grande, reconnaît Jean-François. C’est super convivial, un moment de rencontre avec d’autres ». Tous deux sont venus du centre médico-social de la Thébaudais pour encourager un de leurs copains, qui cuisine : « Il a tenu toute la journée, il est fort ! Moi, je n’aurais pas pu physiquement. »

ON NE PAIE PAS, ON PARTAGE

Une vieille dame endimanchée s’arrête, ébahie : « C’est fou tous ces gens ensemble, ils se nourrissent de bonheur ! Je suis avec mon mari, celui avec la canne. On pourrait s’asseoir ? » Un groupe de filles, jean et basket, leur emboîte le pas : « C’est quoi la règle du jeu ? On paie où ? » Un cuisinier au chapeau répond : « On ne ne paie pas, on partage. » Les filles s’assoient entre les membres d’une association de migrants et de joyeux lurons qui entonnent des chansons. Voilà un chef de table qui revient, pâtes en main. Applaudissements. Pasta I Basta n’est pas un restaurant avec des clients. L’attente est longue. Les portions courtes. Que peut-on attendre ou réclamer d’un don ? « Où est Thierry avec les pâtes ? » s’impatiente une dame. « Il boit un verre au bar, répond un moustachu. Détends-toi et profite pour discuter avec tes voisins. »

Photos : Pasta I Basta © Nicolas Joubard

Accompagner les artistes autrement

Nous ne proposons pas aux artistes un lieu de résidence, mais nous les soutenons de très près dans les différentes étapes de leurs projets. Cet accompagnement nomade et à la carte se déploie en fonction de leurs besoins : il peut s’agir d’un compagnonnage dès l’écriture de leurs projets, de faire avec eux des kilomètres de repérage sur le terrain, de les aider à contourner une barrière technique ou de leur offrir un regard extérieur à différentes étapes de leur travail. Nous sommes un espace d’écoute où les artistes peuvent venir faire état de leurs idées naissantes. Nous autorisons le doute, les recherches et les tentatives. 

Marie Houdin, danseuse rassembleuse

Mi-septembre, Parade #2 a réuni danseurs, spectateurs et fanfares Nouvelle-Orléans pour une déambulation festive et groovy dans Rennes. Portrait de Marie Houdin, chorégraphe et danseuse de la compagnie Engrenage[s], co-organisatrice de l’événement.

Ce dimanche de septembre, elle porte une fleur rouge dans les cheveux, agite un gigantesque éventail de plumes et danse chaque note lancée par les cuivres comme si c’était le premier et le dernier jour de sa vie. Marie Houdin, 34 ans, est chorégraphe dans la compagnie Engrenage[s], danseuse, pédagogue et chercheuse : « je suis spécialisée dans le hip-hop funkstyle et je m’intéresse de près aux circulations entre les danses créoles, issues de la diaspora africaine. »

Ses ongles sont vernis en rouge et rose. Sa peau est claire, ses yeux aussi. À Laval où elle grandit, ce n’est pas un problème. Elle commence les cours de danse jazz à 8 ans, écoute du blues et du jazz avec son père et vénère Prince au moment où ses copains ne jurent que par Nirvana. En fin de collège, elle participe à un stage donné par le danseur Yasmin Rahmani. Il revient des Etats-Unis en rapportant le hip-hop : « J’ai été happée par cette danse instinctive, imprévisible, tellement vivante », raconte Marie. Elle admire la solidité des communautés de danseurs. Mais quand elle tente d’intégrer un groupe à Laval, on lui en interdit l’entrée. Trop « blanche de centre-ville ».

BESOIN DE DANSER

Marie Houdin ne se démonte pas. Elle a trop besoin de danser. À 17 ans, elle passe le bac en candidat libre, pour pouvoir s’entraîner chaque après-midi, et monte sa propre association de hip-hop : « la danse, c’était le seul endroit où je lâchais ma colère, ma tristesse, mon intellect. Où j’étais directement reliée à mes émotions. Où je sentais que je pouvais évoluer et que je savais où aller ».

En 2002, elle pose le pied à Rennes, accueillie par une communauté d’artistes hip-hop unis par la danse, peu importe leurs origines. Elle rencontre Franco, qui vient de créer la compagnie Engrenage[s]. Ils dansent, chorégraphient des spectacles, donnent des conférences sur les danses de culture funk.

ELECTROCHOC

Pour la première édition de Parade, en 2016, les Tombées de la Nuit invitent Engrenage[s] à créer une déambulation musicale. « On a en commun d’aimer faire résonner la ville, de placer le public au coeur du spectacle et de réinventer la rue ». Pour l’artiste, la danse doit rassembler et être accessible. « Parade est un des meilleurs spectacles que j’ai contribués à créer. C’est l’esprit Nouvelle-Orléans : un moment incroyable où des gens vibrent ensemble, appelés par la musique. La danse, ce n’est ni anodin, ni réservé aux riches ». 

Pour elle, travailler avec les TDN n’est pas un hasard. Juste avant, la jeune femme au port de tête élégant a vécu ce qu’elle aurait pu qualifier d’échec. Mais qu’elle a préféré voir comme un électrochoc : « J’ai investi beaucoup de temps et d’énergie à créer une grosse production, qui a été peu diffusée. Des questions me guident, désormais : à quel endroit est-ce que je veux que la danse rencontre le public ? Quel public ? Comment amener des gens à s’exprimer par la danse, comment les faire participer ? Sans rien assécher de l’énergie propre à la danse… »

Photo : Parade! 2 © Nicolas Joubard

Une chorale virtuelle ? Impossible.

Gaël Bertrand et Gaëtan Libertiaux sont magiciens. Non : musiciens. Ils ont permis à des individus non chanteurs de devenir à la fois chorale et chef de choeur. 

D’abord, elle a vu un article dans le journal. Il annonçait la création, à Rennes, d’une chorale interactive au drôle de concept : tu ne sais pas chanter. Tu montes sur un podium. Tu tiens une note, puis ton visage s’affiche sur une vingtaine d’écrans face à toi. Une vingtaine de toi. Qui se mettent à chanter. Avec une baguette de chef d’orchestre, tu diriges une chorale de tes voix. Tu décides de l’intensité et du rythme. Tu te laisses subjuguer par une musique que tu es en train de créer. Tu es passif et actif à la fois.

Elle n’y a pas cru. La magie, elle ne gobe pas. Alors elle est allée à la Chapelle du Conservatoire. Elle a enregistré sa voix, elle a bougé et les doubles d’elle se sont mis à chanter.

Quand les musiciens belges Gaël Bertrand et Gaëtan Libertiaux, du studio Superbe, ont eu l’idée de la chorale SMing, eux aussi se sont d’abord dit que c’était impossible. Pourtant, cela fait dix ans qu’ils imaginent des dispositifs qui confrontent les gens à la musique, qui les mettent en situation de chanter sans qu’ils sachent forcément le faire. « Mais Sming est un projet plus ambitieux, parce qu’on travaille sur l’harmonie et sur la mélodie. Parce que le chanteur est à la fois la matière et celui qui l’organise. Parce que cela nécessite une installation tentaculaire de quatre programmes informatiques qui communiquent », explique Gaëtan Libertiaux.

Les Tombées de la Nuit ont tout de suite soutenu le projet. « C’est Claude Guinard qui a trouvé le lieu adéquat et qui a même eu l’intuition de la partition sonore qui a fonctionné de manière magique pour la chorale : une oeuvre de Henry Purcell. » Cela fait longtemps que les TDN accompagnent le studio Superbe. Les Namurois ont déjà présenté leurs interfaces ludiques aux Rennais lors de Musicomaton (2010), Be Explosive (2012) et Mega Park (2015), coproduit par le festival. « L’écoute et la confiance mutuelle, le compagnonnage au long cours, nous permettent d’explorer toujours un peu plus loin », reconnaissent les artistes.

Les deux artistes ont travaillé sur SMing pendant près d’un an. À tester, bidouiller. « Pour les échantillonnages sonores, on a collaboré avec un chercheur. Il ne fallait pas que le son de la chorale donne l’impression d’un synthétiseur. Nos logiciels créent l’harmonie la plus proche de la voix de la personne. »

Dans la Chapelle du Conservatoire, les musiciens ont observé les chanteurs de SMing se diriger. « C’est poétique. C’est touchant. On perçoit vite le tempérament de chacun. Une certaine intimité se révèle sur scène. » Ils se sont dit qu’il était sûrement possible d’aller encore plus loin. « Avec un système d’intelligence artificielle, on pourrait imaginer que le programme apprenne en direct de la personne qui est en train de chanter. Il construirait et lui proposerait alors des solutions personnalisées en temps réel. »

Du podium de chef d’orchestre qu’elle venait de quitter, elle a écouté les deux musiciens délirer. Elle a regardé l’équipe des Tombées de la Nuit les encourager. Elle a acquiescé. Elle s’est dit qu’il n’y avait aucune raison que cela ne marche pas.

Photos : Sming © Nicolas Joubard

(Se) remettre en selle

Pendant le festival, sous une volière géante, Thomas Chaussebourg a dansé avec un cheval libre. Après son cancer et sa convalescence, les Tombées de la Nuit l’ont invité à revenir sur scène et l’ont présenté au réseau In Situ.

« Ma Bête Noire est une pièce assez psychologique, un duo avec le cheval War Zao, qui agit comme un miroir. Elle pose la question de la passion et du rapport au démon en soi. Elle parle de la relation amoureuse et du manque. Le festival les Tombées de la Nuit a été co-producteur de ce spectacle que j’ai créé en 2011. À l’époque, il y avait une belle idée, quelque chose de très sincère, mais je n’étais pas allé assez loin dans le travail avec le cheval. Le spectacle a tourné et il s’est enrichi, renforcé. Claude Guinard est revenu le voir et m’a proposé de le programmer de nouveau.

Puis j’ai eu un cancer. J’ai été absent pendant deux ans de chimio et de convalescence. À mon retour, Claude était là, me proposant de rejouer Ma Bête Noire et m’offrant une carte blanche pendant le festival. C’était fort. Et atypique. Un cancer, ça met à genoux. Surtout pour un artiste comme moi qui vient du sport, de la danse. Je me demandais comment continuer avec mes nouvelles capacités physiques. La carte blanche m’a poussé à penser à des collaborations, à recréer, à me reposer la question du public et du rapport à l’espace. Ça m’a redonné confiance en même temps que ça a précisé mon interprétation : moins dans la démonstration, plus à l’essentiel, dans la relation avec ma bête noire.

Les Tombées de la Nuit m’ont aussi intégré dans le réseau In Situ, dont ils sont membres. C’est un réseau européen qui développe la mobilité des artistes et encourage les diffusions des créations dans l’espace public, entre plusieurs pays. J’ai pu rencontrer des artistes et des programmateurs étrangers. Nos échanges m’ont permis de me réinterroger sur ma démarche : qu’est-ce que je raconte ? À qui ? De là sont nées des collaborations : j’ai joué en Écosse, fait un repérage en Hollande, pris contact avec un vidéaste anglais avec qui je vais travailler. Pour nous, artistes du spectacle vivant, le coeur du métier est de jouer. Mais s’il n’y avait pas des gens comme les Tombées, qui sont curieux et avides de relayer la parole artistique auprès du public, on ne serait plus là… »

Photo : Ma bête noire © Benjamin Le Bellec

In situ

En 2011 les Tombées de la Nuit rejoignaient le réseau IN SITU, plate-forme européenne pour la création artistique en espace public. Depuis 2003, le réseau a soutenu plus de 200 artistes travaillant en dehors des lieux conventionnels et contribuant à la transformation de nos territoires. IN SITU est un écosystème qui rassemble une nouvelle génération d’artistes avec des publics, des programmateurs et des acteurs clés impliqués dans les réalités économiques, politiques et sociales en Europe. IN SITU développe une écologie de la création basée sur des ateliers et des laboratoires artistiques transnationaux, des résidences européennes et internationales et du mentoring collectif pour des projets pilotes artistiques. IN SITU conçoit une activité de conseils et d’expertises sur mesure pour les villes européennes, des modules de formation en ligne (MOOC) et un Think Tank dédié à la création artistique en espace public.

Ville en jeu, jeu en ville

Nous sommes un laboratoire. Nous explorons, expérimentons de nouvelles formes d’art urbain. Il est essentiel de prendre en compte l’endroit où nous nous trouvons, de s’inspirer du territoire et de le détourner afin que l’art y prenne tout son sens, que la culture s’échappe de sa tour d’ivoire. Se réapproprier des lieux dans la ville et au-delà, insuffler un désir de façonner l’espace, faire vivre au public une authentique expérience démocratique, telles sont nos aspirations. Ces interventions artistiques à l’échelle de la cité, ce jeu constant avec la ville nous permettent aussi de nous questionner sur les usages et l’appropriation des lieux publics.

200 m de nappe, 36 kg de farine et
400 champignons pour 400 convives
190 litres de gaspacho 
7 mamies et 7 guitares électriques
1 chorale de 20 doubles de toi-même
1 cm de toile pour 5 km de la vraie lune

Où la lune serait blonde

En juin, une lune géante de sept mètres de diamètre s’est retrouvée suspendue au-dessus du bassin de la piscine Saint-Georges. Les Rennais sont venus admirer l’oeuvre du plasticien britannique Luke Jerram, Museum of the Moon. Impressions.

César Olivier, directeur de la piscine Saint-Georges :

« La lune a attiré énormément de curieux ébahis. Esthétiquement, c’était magique, surtout le soir. Les agents de la piscine ont vraiment apprécié ce côté décalé. Les usagers ont trouvé sympa de nager au clair de lune. La lune a réussi à allier un côté sportif et un côté artistique dans une atmosphère féérique. Beaucoup de gens sont venus se faire photographier en tenant la lune dans leurs mains, comme ils le font pour la tour Eiffel. C’est une réussite. »

Une nageuse de la piscine Saint-Georges :

« Je sens mon corps qui se détend dans l’eau. Comme chaque samedi. J’inspire dans l’air, je souffle sous l’eau. Je me concentre sur ma brasse. Et puis quand je passe dessous, je suis aimantée. Je me retourne sur le dos et je ne peux pas m’empêcher de la regarder. La lune. Comment l’ont-ils accrochée là ? Par quelle fenêtre l’ont-ils rentrée ? Ils sont gonflés. Je flotte et je la regarde. Tous ses cratères. Je peux presque la toucher. J’imagine que je me promène dessus. Et que j’observe la Terre. Depuis la lune, ma planète est une piscine. Je ne sens plus le chlore. Je suis une cosmonaute, je suis une extra-terrestre. »

Photo : Museum of the Moon © Nicolas Joubard

Attention, chantier conseillé au public

La société SNPR, dirigée par Vincent Lesage, installe des dizaines d’échafaudages dans Rennes pour rénover des bâtiments. Vincent Glowinski, artiste de street art, y a peint des fresques monumentales.

Le premier coup de fil fut étrange. D’un côté du combiné : Vincent Lesage dirigeant de la SNPR, une entreprise de travaux publics spécialisée dans la rénovation de l’enveloppe des bâtiments. De l’autre : Claude Guinard, directeur artistique des Tombées de la Nuit, qui l’appelle pour lui parler de ses échafaudages de chantier et des bâches qui les recouvrent. Pas pour s’en plaindre, non. Pour suggérer de les exploiter. De manière artistique.

« Claude Guinard a proposé que Vincent Glowinski, dit Bonom, vienne peindre certaines de nos bâches. C’est un artiste belge de street art qui réalise des fresques monumentales », explique Vincent Lesage. Le chef d’entreprise trouve l’idée super. « On rénove les façades pour quelles soient plus belles, mais pendant le temps des travaux, les échafaudages ne sont pas vraiment esthétiques. Et puis il nous arrive régulièrement que des façades fraichement terminées soient vandalisées par des tagueurs du dimanche. Là, on allait à contre-courant, en montrant qu’on peut accompagner des artistes. »

Le projet a été baptisé « Les Yeux ouverts ». Vincent Glowinski a peint quatre immenses bâches dans différents quartiers de Rennes. Curieuses apparitions, jamais annoncées, entre ciel et terre. « L’organisation a été complexe, mais c’est extraordinaire d’animer la ville comme ça, poursuit Vincent Lesage. De faire sortir l’art des musées payants, de mettre à profit nos outils et notre matériel pour créer autre chose, de bousculer notre quotidien et la vision qu’on a des travaux. »

Les employés de la SNPR ont d’abord trouvé leur patron étrange. « Une moitié a adhéré au rendu final des fresques, une autre non. Mais tous ont donné un avis, ont réfléchi, ont polémiqué. » Selon le dirigeant, c’est parce que Bonom est humble et accessible, qu’il est lui aussi un technicien rigoureux qu’il a bien cohabité avec les salariés. Curieux, certains lui ont donné des coups de main. « Ses performances sont impressionnantes, techniquement parlant. Comme ce que l’on attend de nous dans les métiers du bâtiment. »

A l’automne, Vincent Glowinski a réalisé une performance peinte en lumière et mouvement, à Rennes. Une cinquantaine d’employés de SNPR s’y sont rendus. « Ils ont beaucoup apprécié ce qu’ils ont vu. Une aventure comme ça, ça ouvre l’esprit, ça crée des liens », sourit Vincent Lesage.

Photo : Bonom © Richard Volante

Le Festival d’été

¢= Création
Δ = Accompagnement Artistique
§ = In Situ

Le Festival Les Tombées de la Nuit

AU MILIEU D’UN LAC DE PERLES • David Rolland Chorégraphies • ¢

AZADI 

EDEN • Le P’tit Cirk

EXIT • Cirque Inextrémiste • ¢

FIDELIS FORTIBUS • Circus Ronaldo

GIGOT LOVE • Companie Kali & Co • ¢ Δ

LA TRANSUMANTE • Cirque Ici / Johann Le Guillerm

LA VIEILLE QUI LANÇAIT DES COUTEAUX • Compagnie Amaranta

LE TEMPS D’UNE SOUPE • ATSA • ¢ Δ

LOIN • La Débordante Compagnie • ¢

MICHAEL CHAPMAN

NOCTURNE • Massimo Furlan/Numero23Prod • ¢

NONADA • Compagnie du Chaos

NOUS SOMMES • Jeanne Simone • §

ORIGAMI • Compagnie Furinkai

PROUST • GK Collective • ¢ Δ §

RAOUL VIGNAL

SANS EXISTENCE FIXE • Compagnie Jean Beauce

SEABUCKTHORN

SLOW PARK • Curios

STRANDED HORSE

TRANZISTOIR • Matzik • ¢ Δ

UNE FORÊT D’ÉCOUTANTS • Jeanne Simone • §

WALKING THÉRAPIE • Compagnie Victor B

La Saison II des Tombées de la Nuit

ANIMA (EX) MUSICA • Tout reste à faire • ¢ Δ

LAMBCHOP

RENCONTRES DE BOITES • Compagnie Kumulus • §

LES MOUETTES • Collectif Les Oeils • ¢ Δ

LES YEUX OUVERTS • Vincent Glowinski • ¢ Δ

LA BOURSE OU LA VIE • Compagnie Lézards Bleus

PROMENADES IDIOTES • Cécile Barbedette, Lucie Germon, Léa Rault • ¢ Δ

PASTA I BASTA • À l’Envers

MUSEUM OF THE MOON • Luke Jerram • ¢ §

LE RADEAU UTOPIQUE • Simon Gauchet • ¢ Δ

MA BÊTE NOIRE • Thomas Chaussebourg • Δ §

DERRIÈRE LE BLANC • Compagnie Ex Nihilo

GWIN ZEGAL • Thomas Chaussebourg & Patrick Molard • ¢

MAMIES GUITARES • Daniel Scalliet

LE CHANT DES PAVILLONS • La Fausse Compagnie

SKIA, LUMIÈRE NOIRE • Vincent Glowinski • ¢ Δ

EN SON QUARTIER • Compagnie Louma

SMING • Compagnie Superbe • ¢ Δ

LE LOVE BAL DES TOMBÉES DE LA NUIT

Les Partenariats Dimanche à Rennes

FESTIVAL LES ZEF ET MER en partenariat avec l’association Zef et Mer

LE MARCHE À MANGER en partenariat avec les Ateliers du Bistrot

ÉCHAUFFEMENTS PUBLICS en partenariat avec le Musée de la Danse

LE DANCING en partenariat avec Crab Cake Corporation

TURBO CLAP FANFARE en partenariat avec Clair Obscur

E-CRIEZ VOTRE AMOUR : LE MAIL S’EMBALLE en partenariat avec Le Cri Porteur

ZIG ZAG en partenariat avec le festival Urbaines

L’ENCYCLOPEDIE DES MIGRANTS en partenariat avec L’Âge de la Tortue

ON A LA DALLE, KENNEDY en partenariat avec Mon Oncle et ma Nièce

MÉMO, L’ATELIER DE COLORIAGE en partenariat avec Le Phakt

FESTIVAL DOOINIT

DE TOUT CHOEUR en partenariat avec l’Opéra de Rennes

BIG LOVE en partenariat avec Crab Cake Corporation

CARRIÈRE en partenariat avec l’Atelier des Possibles et le TNB

LES CHANTS DU BLOSNE 

FEST DEIZ en partenariat avec Transat en ville

RAJAD SULIEMAN & KITHARA en partenariat avec Transat en ville

PARADE, LE TOUR DE REINE II et LES COPAINS THABOR en partenariat avec I’m From Rennes

GRANDE PARADE NAUTIQUE en partenariat avec la Société des Régates Rennaises

LES 10 ANS DU 4 BIS en partenariat avec le CRIJ Bretagne 

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LES TOMBÉES DE LA NUIT sont soutenues par La Ville de Rennes, La Région Bretagne, Le Département Ille-et-Vilaine et Le Ministère de la Culture.

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