Les Tombées de la nuit jouent avec la ville. Nous aimons porter du débat, de la surprise, insuffler du doute là où se placent les spectacles invités. L’artiste retient notre attention lorsque, dès la genèse de l’écriture, il questionne la place du spectateur dans son environnement, et envisage avec une attention particulière son rapport à l’espace public.
Le projet prend en compte l’endroit où il se trouve. Il jongle avec l’espace, s’appuie, s’inspire ou détourne le territoire pour que la présence artistique soit en dialogue avec lui. Les Tombées de la nuit aiment recycler en « scènes » des lieux de la vie quotidienne.
C’est encore et toujours la question fondamentale de la présence de l’art qui se pose dans l’espace public, pour les habitants, l’émancipation individuelle et collective. Il s’agit de penser l’art en tant que lieu du lien, du partage et de l’échange entre citoyens, pour questionner le vivre ensemble, faire société et humanité ensemble.
A l’image de ses habitants et donc dans toute sa diversité : toute la ville peut devenir terrain de jeu ! Toutes les rues, les allées, les places, les boulevards, les quais, les esplanades, les coins et recoins, les terrasses, les trottoirs, les cours d’eau, les escaliers, les chemins, les arrière-cours, les stades, le vélodrome, les pelouses, les parcs, les transports en commun, les piscines, les palais, les tours, les toits, les lampadaires, les bistrots, les musées… et chaque nouveau projet artistique nous transporte encore un peu plus en connivence dans l’intimité de la cité.
L’espace public est alors vécu comme un terrain de jeu, sans idée préconçue, sans présupposé immobile, mais comme une diversité des possibles, comme une source de potentialités à découvrir. Et pour cela, rester toujours à l’affût de nouvelles formes, guetter les surprises et favoriser les rencontres.
Cet ancrage dans le territoire ne s’invente pas, il se construit chaque année, différemment, en fonction des spectacles, des lieux et des populations. Au fur et à mesure des années et des spectacles, petit à petit, la ville est parcourue par les projets artistiques éphémères… Au-delà de la (re)découverte ponctuelle des places et des rues, c’est une véritable cartographie sensible qui se met en place pour les habitants et habitués des Tombées de la nuit, car chaque lieu reste porteur pour les spectateurs des émotions vécues à l’occasion des spectacles présentés.