Du haut de cette tour de 15 mètres de hauteur, des objets planent en suspension, tombent dans une trappe et sont inlassablement récupérés dans des plateaux mécaniques actionnés par des poulies qui les remontent au sommet pour reprendre leur chute. Certains de ces objets, les spectateurs, petits et grands, seront invités à les fabriquer eux-mêmes, à partir de matériaux mis à leur disposition par l’artiste, avant de les voir s’envoler.

Ainsi, dans le temps interrompu et la gravité distendue de L’Aplanatarium, chaque « aplanant » a sa propre forme, taille et matière qui déterminera sa chute aléatoire, sa trajectoire et sa chorégraphie chaque fois unique. Installation poétique explorant le mouvement de chute des corps en suspension dans l’air, cette danse ininterrompue des plumes de papier forme au fil du temps, une infinie réserve de mouvements naturels, comme les feuilles qui tombent, l’eau en cascade, les akènes à l’automne…

Artiste de cirque, équilibriste, constructeur, manipulateur et faiseur d’objets, Johann Le Guillerm développe ici l’un des multiples avatars, l’une des multiples formes illustrant sa recherche sur l’équilibre et le déséquilibre, sur le désordre du monde et les possibles d’un nouvel agencement en ordre poétique. Entre spectacle vivant, performance et arts plastiques, son univers unique d’installations évolutives poursuit un travail de déconstruction et de réélaboration du monde pour en inventer un autre, original, drôle, fascinant et merveilleux.