« Anne et Lior. ,Lior et Anne.
Elles sont deux, deux femmes, indissociables et profondément dissemblables.
Deux sœurs ou deux amoureuses.
Le plateau est nu, vide. Les seules forces en présence sont les leurs.
L’essentiel : la présence, le présent, l’être là.
C’est l’improvisation qui crée la surprise, le mouvement. Equilibristes d’un plateau bancal, elles sont à l’affût du moindre souffle, du détail ou de l’événement qui fait jeu.  Jeu de distances. Trouver la bonne distance l’une de l’autre. Etre au centre seule ou composer avec l’autre. La gymnastique du être ensemble : être là ou au contraire s’effacer et savoir étirer au plus loin la distance sans que le plateau ne s’écroule. Contrepoids et contrepoints, l’équilibre des contraires. Le même alourdit la balance et oblige au contre-pied. Au gré des circonstances, qui des deux sera le masculin ou le féminin, le fort ou le faible, la poule ou l’œuf ? Le dictateur impuissant ou l’esclave volontaire, la consolatrice narcissique ou l’inconsolable dans l’immédiat, l’âme sensible ou l’ahuri… Plaisir du rire libérateur, de la tension ou de la gêne, ou mieux encore de la catastrophe qui advient effectivement. Et là encore survivre au naufrage du plateau en s’emparant au vol de tout ce qui traîne, ou en laissant advenir la fugace poésie du désastre. Un rendez-vous tout de même dont on est sûr et qui permet de suspendre le tangage : quelques chansons choisies selon l’humeur dans un vrai répertoire. » La Boca Abierta