Photo © DR
Danyel Waro
(France / La Réunion)

Sorti de la clandestinité il y a seulement 30 ans, le maloya réunionnais aurait vite pu se muer en folklore officiel. Grâce à de fortes têtes comme Danyel Waro, l’ancien blues des esclaves est resté une force d’insoumission poétique. Des souffrances et des luttes qui l’ont fondé, cet homme à la langue affûtée n’a rien oublié. Mais sur ce socle, il a bâti une oeuvre militante qui place la quête du plaisir au premier rang de ses objectifs. Chacun de ses concerts porte le sceau de cette généreuse exigence. Alimentée par le feu roulant des percussions traditionnelles (kayanm, roulèr, pikèr…) et des choeurs responsifs, la flamme vocale de Danyel Waro fait lever la pâte du verbe créole et en libère les enivrants parfums. Entre rage et volupté, elle déclenche une forme de transe qui n’est pas une perte de contrôle de l’esprit et des sens, mais au contraire la recherche d’une clairvoyance supérieure, unissant la pensée, la parole et le geste. A moins d’avoir un coeur en amiante, il est impossible de rester insensible aux divines brûlures que provoque cette musique d’une folle sensualité et d’une lumineuse intelligence.

BIOGRAPHIE

Né en 1955 au Tampon (La Réunion), le “ti-blanc” Danyel Waro grandit dans l’âpre contexte des plantations de canne à sucre de son père. A l’âge de 15 ans, il découvre, halluciné, le maloya lors d’un concert de Firmin Viry, l’une des hautes figures du genre. Sa vocation de chanteur, poète mais aussi luthier (il fabrique lui-même ses percussions) est faite. Militant au PCR et proche des autonomistes, il s’affranchit peu à peu de tout encartage politique et se fait l’avocat de cette “batarsité” harmonieusement polychrome qui a fait de son île une sorte de creuset idéal. Chantant le maloya sur son versant rituel comme sur son versant profane, il devient très populaire en métropole et à l’étranger grâce aux albums “Foutann Fonker” (1998), “Bwarouz” (2002) et “Gryn n Siel” (2006). Ouvrant son spectre expressif, il multiplie les rencontres et collaborations avec des musiciens aussi divers que l’harmoniciste Olivier Ker Ourio, le guitariste Titi Robin, la chanteuse Emily Loizeau, ou encore le groupe corse A Filetta et le rappeur sud-africain Tumi Molekane, invités sur son dernier album en Date, “Aou Amwin” (2010).

DISTRIBUTION

Danyel Waro : chant, kayanm / Laurent Dalleau : congas, choeurs / Thierry Abmon : sati, pikèr, choeurs / Damien Mandrin : bob, kayanm, choeurs / Vincent Phileas : roulèr, choeurs.

mercredi 04 juillet 2012
Le Triangle, Boulevard de Yougoslavie, Rennes

15 euros, Sortir : 4 euros
600 places
Aller au contenu principal
LES TOMBÉES DE LA NUIT sont soutenues par La Ville de Rennes, La Région Bretagne, Le Département Ille-et-Vilaine et Le Ministère de la Culture.

© Les Tombées de la Nuit 2024